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Cabaret #11 : A l'Est du nouveau - automne 2014
Avec Anne-Lise Blanchard, Alexandra Bouge, Estelle Cantala, Muriel Carrupt, Szilvia Deák, Simona-Grazia Dima, Stella Vinitchi Radulescu, Olga Sokolow ; guest : Alain Wexler ; chorégraphie : Flora Michele Marin


Editorial : A l’est, Vénus peut-être, Alain Wexler

A l’est, c’est le renouveau chaque matin, comme s’il n’y avait rien eu avant. Rien, l’absence, mer que l’on sait au loin et qui revient avec la marée. Fleurs d’été de même l’an prochain. Dans cette partition, l’enfance devient une fiction, par exemple la petite fille aux allumettes ; une maison où l’on peut à la rigueur se glisser la nuit. Ce rideau de scène qui nous en sépare, c’est la glace du fleuve entre les mouettes et leurs proies, le blanc du non-dit, le gouffre de l’oubli. Il ne reste que la musique du temps sur laquelle on balance. Façon d’affronter le feu, vie qui se dévore elle-même, je lis : brûlure heureuse ! La glace, gouffre de l’oubli où scintillent des flammes, « vivantes les flammes ».
A la source de l’angoisse métaphysique, la naissance questionne : « dis-moi de quel pays tu viens sans corps sans voix pour traverser ce vide ». La vie n’y suffit pas, on peut en sortir sans avoir eu conscience de faire partie d’un tout mais le poète se construit l’arbre de sa vie et pratique ce fleuve, la langue à venir.
« Embrasse-moi telle que je fus » ce dialogue avec l’autre, avec le temps, c’est bien cette langue à venir.
Le soleil est sorti de terre, la lumière n’est pas dehors mais dedans ! C’est une genèse. Des cailloux roulent comme des vagues, des étincelles s’éteignent ; rappelez-vous : le feu qui scintillait sur la glace. Nous sommes au bord, la naissance de Vénus, peut-être.

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